Refus des banques d’émettre des chéquiers : la politique restrictive

Dans le paysage bancaire actuel, une tendance préoccupante se dessine : celle du refus de certaines banques d’émettre des chéquiers. Cette pratique est-elle une simple tactique économique ou cache-t-elle une stratégie plus restrictive sur le marché bancaire ? C’est ce que nous allons examiner.

Des commissions interbancaires en question

Dans le domaine des chèques et des transactions qu’ils engendrent, la commission interbancaire est un élément central. Les banques remettantes et les banques tirées se partagent cette commission lorsqu’un chèque est émis. La commission interbancaire peut être vue comme une sorte de frais de service pour le travail accompli par les banques dans le traitement du chèque.

Ces dernières années, de nombreuses banques ont décidé de ne plus émettre de chéquiers, arguant que les frais de commission interbancaire sont trop élevés. Cette décision a été critiquée par certains, qui y voient une restriction de la concurrence dans le secteur bancaire.

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Une mesure à l’encontre de la concurrence

La Commission européenne de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (CEIC) a récemment pris position sur cette question. Selon cette autorité, le refus d’émettre des chéquiers constitue une restriction à la concurrence.

Les banques, en refusant de fournir des chéquiers, empêchent en effet leurs clients d’accéder à un certain nombre de services. En outre, cette pratique pourrait constituer une barrière à l’entrée pour de nouvelles institutions financières sur le marché.

Impact sur les consommateurs

Si la question de ces commissions interbancaires et de leur impact sur la concurrence bancaire est primordiale, il ne faut pas oublier l’impact sur les consommateurs et les entreprises. En effet, malgré la numérisation de l’économie et de la banque, le chèque reste un moyen de paiement privilégié pour certains consommateurs et certaines transactions commerciales.

Le refus des banques d’émettre des chéquiers peut donc avoir des conséquences importantes pour les consommateurs et les entreprises, notamment pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec les transactions numériques ou qui préfèrent utiliser un chèque pour des raisons de sécurité ou de commodité.

Vers une régulation plus stricte ?

Face à cette situation, l’option d’une régulation plus stricte est sur la table. La Banque de France et l’Autorité de la concurrence sont en première ligne pour garantir un fonctionnement équitable et concurrentiel du secteur bancaire.

Ces institutions pourraient prendre des mesures pour contraindre les banques à continuer de fournir des chéquiers, ou pour limiter la commission interbancaire afin de ne pas pénaliser les banques qui choisissent de maintenir ce service.

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In fine, le refus des banques d’émettre des chéquiers est une question complexe, qui touche à la fois à la concurrence sur le marché bancaire, au rôle des commissions interbancaires et aux besoins et préférences des consommateurs. Une régulation efficace et équilibrée semble indispensable pour garantir un système bancaire juste et concurrentiel, où chaque acteur, qu’il soit banque, entreprise ou consommateur, peut trouver sa place. La balle est désormais dans le camp des autorités de régulation.